L’objection de conscience des médecins en contexte d’aide médicale à mourir : une étude normative et qualitative

Conférence de Isabelle Dumont (UQAM) et Jocelyn Maclure

Dans le cadre des Conférences midi de l’IDÉA

Date et lieu

jeudi 15 février 2018, 12hPavillon Félix-Antoine-Savard, local 312, Université Laval

Résumé

Un nombre grandissant d’États, dont maintenant le Canada, permet l’euthanasie ou le suicide assisté. D’un côté, des médecins et des établissements de santé souhaitent se prévaloir d’un droit à l’objection de conscience afin de ne pas assister des patients éligibles à l’aide médicale à mourir. De l’autre, plusieurs bioéthiciens défendent la position selon laquelle les obligations inhérentes au rôle professionnel des médecins sont incompatibles avec la reconnaissance d’un droit à l’objection de conscience.

Nous réfléchirons dans cette présentation aux motifs justifiant les exemptions aux règles d’application générale s’appuyant sur la liberté de conscience et, de façon plus particulière, aux raisons invoquées par des médecins pour justifier leur refus de poser des gestes qui mèneront délibérément à la mort d’un patient. Nous présenterons les résultats préliminaires tirés d’entrevues réalisées avec des médecins. Enfin, considérant que la plupart des États reconnaissent un droit limité à l’exemption, nous réfléchirons aux obligations résiduelles des médecins à l’endroit des patients. Nous chercherons entre autres à déterminer si la controversée « doctrine du double effet » peut être invoquée pour justifier l’obligation pour les objecteurs de conscience d’aiguiller correctement les patients pour qu’ils puissent obtenir promptement le service médical auquel ils ont droit.

À voir aussi