Penser la démocratie québécoise

Table ronde avec avec la participation de Jocelyn Maclure (Professeur de philosophie politique, Université Laval), Christian Nadeau (Professeur de philosophie politique, Université de Montréal), Jean-Philippe Warren (Professeur de sociologie, Université Concordia) et Pascale Navarro (Journaliste et auteure)

Dans le cadre du colloque de philosophie « Renaissance ou déclin de la démocratie »

Organisée par le Département de philosophie du Cégep de Victoriaville avec la collaboration des Mercredis des Sciences humaines

Date et lieu

lundi 20 mars 2017, 18h à 20hSalle de regroupement, Cégep de Victoriaville, 475, rue Notre-Dame Est, Victoriaville

Résumé

Nous le constatons partout à travers le monde, la démocratie est au mieux en transformation, au pire menacée de disparaître (« La démocratie a reculé dans le monde en 2016 », La Presse canadienne, publié dans Le Devoir, 17 janvier 2017). Comment, aujourd’hui, à l’heure des populismes renaissants (États-Unis, France, etc.), penser la démocratie ? Quel diagnostic prononcer sur son état, mais aussi quelles solutions apporter à son déclin apparent ? Bref, la démocratie existe-t-elle encore ?

Pour discuter de ces questions, la présente table ronde prendra la forme d’une discussion ouverte sur les quelques thèmes présentés ici-bas. On notera toutefois que ces propositions ne sont pas exclusives et que, selon le déroulement du débat, d’autres thèmes pourront être abordés.

Bloc A : Économie et politique

Quelles sont les forces et les faiblesses des régimes démocratiques et de la démocratie québécoise en particulier ? De quel côté regarder pour apercevoir les menaces avérées ou potentielles à la démocratie (oligarchie, populisme, ploutocratie, inégalités) ?
Le primat de l’économie dans les démocraties libérales (la mise en forme capitaliste de la démocratie) menace-t-il l’exercice citoyen, autrement dit le bon fonctionnement des leviers politiques en régime démocratique? Quelles leçons peut-on tirer, à cet égard, des événements de 2012 au Québec ?

Bloc B : Le pouvoir de la communication

Nous le savons, la communication est au cœur des régimes démocratiques. Longtemps saluée comme l’étalon de mesure de la santé démocratique, l’opinion publique devient aujourd’hui le champ de bataille des manipulateurs d’opinion. Les sondages se multiplient alors que leur fiabilité est remise en question. Le nouveau pouvoir des technologies de communication semble vouloir faire éclater les frontières déjà poreuses de l’opinion publique. En ce sens, la démocratie est-elle soluble dans les technologies de la communication ? Suffit-il de communiquer et de s’exprimer pour exercer son pouvoir citoyen ?

Bloc C : Légitimité politique

Au-delà de l’axe gauche-droite, la réflexion peut maintenant se tourner vers le problème de la légitimité politique. Le vote garantit-il la légitimité d’exercice ? Faut-il réformer le système électoral québécois, voire aménager de nouveaux espaces de délibération ?
Généralement associée à la «sphère publique» comme composante indispensable à toute démocratie, la «démocratie délibérative» constitue-t-elle une alternative au jeu des intérêts qui se compose et se décompose au gré des élections ? Se pourrait-il que la notion même d’espace public soit révolue ?

Bloc D : Éducation et citoyenneté

La construction du sujet politique, c’est-à-dire du citoyen capable de choisir les règles auxquelles il se soumet, semble de plus en plus frappée d’incertitudes. Sous l’emprise grandissante des populismes, les idées semblent se désolidariser pour se recristalliser dans la doxa, dans des positions radicalisées et délétères pour le bien commun. Quelle place pour l’éducation dans la construction du sujet politique, mais surtout quelle direction doit prendre l’éducation au Québec?