La nouvelle ignorance et le problème de la culture

Par Thomas De Koninck

Presses Universitaires de France, Intervention philosophique,
France, 2000, 204 p.

Il existe en réalité deux formes d’ignorance qu’on pourrait qualifier de « nouvelle », mais qui sont diamétralement opposées. La première ouvre et libère, la seconde emprisonne et tue. La première, qu’il faut célébrer, se traduit par de nouvelles interrogations suscitées par de nouvelles découvertes. Elle est le moteur de toutes les avancées du savoir. La seconde fait au contraire vivre dans l’illusion qu’on sait alors qu’on ne sait pas et s’apparente à ce que Platon appelait « la double ignorance ». – Thomas De Koninck –

Description

nouvelle_ignoranceLa philosophie a-t-elle quelque chose à dire sur le monde contemporain ? Peut-elle intervenir dans des débats publics pour contribuer à éclaircir leurs enjeux et aider à mieux définir les conditions d’une réponse ? La collection « Intervention philosophique » a pour ambition de montrer que l’on peut répondre positivement à ces deux questions. Il n’y a pas de philosophie sans exercice de la raison. Mais outre ses usages spéculatif et pratique, la raison philosophique a également une fonction de critique publique. C’est cet effet public de la philosophie qu’il s’agit de restituer par la publication de textes prenant position sur des questions d’actualité.

On l’a marqué avec justesse, « nos gains inouïs de connaissance se paient en gains inouïs d’ignorance ». Pis encore, au cœur des fléaux les plus graves de nos sociétés – tels la violence, la pauvreté, l’autodestruction des jeunes – se découvre une nouvelle ignorance. Les modes de pensée propres à chaque science ou secteur du savoir ne sont pas aptes à répondre aux questions complexes de l’expérience concrète. Plus indispensable que jamais est la philosophie, appelée à critiquer inlassablement les réductionnismes et les abstractions pour reconduire au concret, en particulier à la question du sens et à l’être le plus concret et le plus complexe qui soit en ce monde, l’être humain.

L’évolution des sociétés est déterminée par la culture avant tout, bien avant les modes de production ou les régimes politiques. Ne voit-on pas à quel point les nouveaux pouvoirs de communication restructurent tant l’action politique que le monde de l’économie et de la science ? C’est donc la culture qu’on doit mettre d’abord en examen et dont il faut considérer à neuf le sens. Rien n’est plus urgent ni plus vital.

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